Blum Françoise, sous la dir., Genre de l’archive, constitution et transmission des mémoires militantes, Codhos Editions, 2017.
« Y a-t-il donc un silence des sources sur les femmes ?
Leurs traces s’effacent-elles plus vite que celles de leurs compagnons faute d’estime, de recueil, de soin, de transmission ? La différence des sexes, et leur hiérarchie, marquent-elles la constitution des bibliothèques et surtout des archives, publiques et privées ? Le mouvement social a-t-il, de ce point de vue, créé sinon une rupture, du moins provoqué une brèche ? »
Cette question posée par Michelle Perrot est au coeur de ce volume qui rassemble les actes remaniés et augmentés d’une journée d’études organisée conjointement par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (université Paris I Pantheon-Sorbonne/CNRS) et le Codhos (Collectif des centres de documentation en histoire ouvrière et sociale) sur le Genre de l’archive, en février 2016. Ce n’était pas la première initiative sur cette thématique mais l’analyse portait lors de cette journée sur un type bien particulier d’archives, celles constituées ou léguées par des militant-e-s des mouvements ouvriers et sociaux. Le sous-titre de ce volume est à cet égard explicite : constitution et transmission des mémoires militantes. C’est là le terrain du Codhos, qui regroupe plus de 40 centres de documentation, bibliothèques et archives, privés ou publics.
Le réseau, constitué en 2000 à partir d’un noyau originel de centres de documentation partisans et syndicaux s’est élargi jusqu’à couvrir un prisme documentaire militant beaucoup plus large, dont témoigne par exemple l’adhésion de l’association Archives du féminisme. Chercheur-e-s et archivistes unissent donc ici leurs efforts pour interroger l’archive au prisme du genre dans le domaine particulier du mouvement social.